…Eglise Saint-Barthélemy…
« Un trio séparé au sein d’une église aux airs de cathédrale »
Pour ce deuxième jour de marathon campanaire, nous nous rendons dans la deuxième ville la plus peuplée du Canton d’Auxonne, car oui, avec ses 1 350 habitants, Lamarche-Sur-Saône se hisse à la deuxième place, loin derrière Auxonne et ses 7 600 habitants. Vivre à Lamarche y est agréable, bien que la commune soit assez importante, la campagne reste au premier plan du cadre de vie. Bien sûr, comme toutes les communes de cette taille, vous pouvez y trouver tout ce dont vous avez besoin pour assurer vos besoins journaliers. Au centre du bourg, nous pouvons y trouver la place de la liberté, dont la mairie fait fièrement face à son église, la ville compte aussi une belle chapelle, dite « Notre-Dame-De-La-Marchotte ».
Son église est un véritable point de repère. Très largement reconnaissable avec ses deux clochers, cet édifice, dont la construction débuta en 1 852, possède une hauteur totale avec ses clochers, de 52 mètres. Les travaux nécessaires à la construction de l’édifice durèrent en tout et pour tout, presque 2 ans. Comme ses clochers, l’église possède en son intérieur, de fortes dimensions, digne d’une mini cathédrale. L‘ensemble n’est pas excessivement chargé de mobilier, ce qui rend la nef très agréable à observer. Nous pouvons noter la présence d’un petit orgue, d’une ravissante chaire, d’un maître autel et des autels latéraux qui sont arborés par de belles peintures dans un style qui pourrait en déplaire aux puristes. Nous, ce qui nous intéresse, ce sont les cloches, et nous allons y monter sans plus attendre.
Mais avant ça, petit retour sur l’histoire de la sonnerie et des cloches qui furent placées dans les clochers. La première mention de cloche à Lamarche, date de 1 560. Ces cloches, dont nous n’avons pas de mention de nombre, étaient alors situées dans le clocher de l’ancienne église, elles furent refondues en 1 711. Le 30 mai 1 790, en pleine révolte populaire dans le pays, une cloche de 1 850 livres fut bénite, ce qui représente, convertie, une cloche de 850 kg. Le parrain de cette cloche était Louis Febvret, dit aussi « La Marche », et la marraine, Mlle Anne Collin. En 1 829, la commune fait fondre une nouvelle cloche pour les tocsins. En 1 851, les trois cloches de la première église sont descendues pour les faire installer dans la nouvelle église à la demande des Lamarchois. Durant les années qui suivent, plusieurs malheurs viennent entraver les sonneries. 1 868, l’une des cloches se fêla et sera remplacée par une nouvelle, nommée Marie. Charles-Alexendre-Etienne en sera le parrain, quant à sa marraine, ce titre revient à Mme Marie-Françoise-Gabrielle Proyen De Truchy. La plus petite des cloches sera elle aussi refondue en 1 968. Marie elle (1 868), sera remplacée, en 1 902. Et enfin, la plus grande, se fêla à cause, ou due au bonheur causé par l’Armistice tant elle fut sonnée. Elle sera refondue en 1 920. Ces trois cloches sont encore en place dans les clochers, et sont disposées ainsi: Les cloches 2 et 3 dans la « Tour Ouest », et la grande dans la « Tour Est ». Nous allons débuter par la petite. Nommée Renée-Bernardine-Adrienne, cette cloche au poids de 320 kg nous provient de la célèbre fonderie de Bollée, alors située à Orléans. C‘est la plus récente de toutes, et possède comme parrain et marraine, Mr Collin, Evêque de Digne, et Mme Lenoble, « Bienfaitrice de Lamarche ». Sa grande sœur, située juste en dessous, est au contraire, est la plus ancienne encore en place. Fondue dans les ateliers d’Arthur Farnier, ce dernier fut aidé de son fils lors de la fonte. D‘un poids de 525 kg, cette cloche émet la note du Sol de la 3e octave. Le rôle du parrain fut alors confié à Mr Pierre-Bernad-Albert Carrelet de Loisy d’Arcelot. Quant à sa marraine, là aussi le nom complet est long, c’est Mademoiselle Marie-Magdeleine-Caroline Le Gouz de Saint-Seine. Cette cloche, refondue en 1 902, fut bénite par Mr Rabin, curé de la paroisse. Enfin, le maire, ou devrais-je dire, la maire de la commune, était Camille Baudry. Pour la troisième et dernière cloche, nous devons changer de tour, pour nous rendre à celle située à l’est. Cette cloche dénommée Marie-Pauline-Céleste ne porte aucune mention de fondeur, en revanche, nous savons qu’elle fut bénite en 1 920. En faisant les liens entre ces époques et l’aide fournie par l’un de mes confrères, Robin de « Les Cloches-Haut-saônoises », notamment via l’une de ses trouvailles (mêmes frises, années de fontes cohérentes), nous pouvons attribuer avec quasi certitude, la fonte de cette cloche à Paul Chambon , fondeur à Chalette dans le Loiret (Juste à côté de Montargis). Cette cloche comporte également que peu d’inscriptions, nous apprenons notamment qu’elle fut bénite par les abbés Hamon, et Canet, respectivement curés de Pontailler, et de Lamarche. Un autre abbé fait parler de lui, puisqu’il s’agit du parrain, qui est Mr Paul Richard, curé de Moussy dans la Nièvre, et originaire de Lamarche. Enfin, sa marraine est Mlle Marie-Mathieu. Emile Vigey était le maire de Lamarche lors de la venue de cette cloche. Cette cloche, du moins son battant possède une petite originalité: lors de la frappe durant la volée, un léger sifflement se fait entendre. Pour les puristes, ce n’est pas joli, mais à mes oreilles, j’apprécie très fortement! Ce n’est qu’un avis personnel. Comme vous pouvez le constater dans la vidéo liée à Lamarche, la sonnerie de la plus petite des cloches n’a pu se faire, d’une part parce que le tableau de commande est défectueux. En effet, lorsque nous appuyons sur la cloche 3, c’est la 2 qui part, idem lorsque nous actionnons la 2 sur le tableau. Je me suis hâté à accrocher une corde pour la sonner, mais à mon avis, elle ne sonnait plus depuis plusieurs décennies tant elle est grippée. De ce fait, je n’ai pu la sonner. En tout les cas, malgré ces petits soucis, je reste très heureux d’avoir pu découvrir ces trois cloches! Désormais, direction Saint-Sauveur.
…Les Cloches…
…Cloche 1…
Marie-Pauline-Céleste
Diamètre 112,6 cm, Poids 920 kg, Fondue en 1 920 par Paul Chambon, à Charette, Chante le Fa3
…Cloche 2…
Magdeleine-Albertine
Diamètre 95,0 cm, Poids 525 kg, Fondue par Arthur Farnier (Et son fils), à Dijon, Chante le Sol3
…Cloche 3…
Renée-Bernardine-Adrienne
Diamètre 83,8cm, Poids 320 kg, Fondue en 1 968 par Bollée, à Orléans. Chante le La#3
…La Vidéo…
…Mes Remerciements…
Je tiens à remercier toute l’équipe municipale, et plus particulièrement Mr P.Bovet, le maire de la commune, pour leur confiance accordée pour la réalisation de ce reportage
Je remercie également la paroisse de Pontailler pour l’autorisation de sonnerie hors des offices
Enfin, je remercie Mr Vadot, maire de Soirans et Kevin, l’un de ses administrés mais surtout camarade, pour l’organisation de cette découverte et la promotion de mon projet! Sans eux, rien de tout celà n’aurait été possible!
Visite effectuée le 23 avril 2 025 à partir de 10h00
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