…Eglise Saint-Nicolas…
« Grande histoire campanaire en terres Ardennaises! »
Après avoir été à Epernay, c’est du côté de Rethel que j’ai eu la chance de découvrir le patrimoine campanaire de l’église Saint-Nicolas. Rethel est la première ville ardennaise dans laquelle j’ai la chance de me rendre pour la réalisation d’un reportage sur les cloches. Cette ville de 7 800 habitants, située entre Charleville-Mézière et Reims, m’est liée également de par mon enfance. L‘imposante église sous le vocable de Saint-Nicolas, fut construite sur les ruines d’un édifice antérieur du 13e siècle. L‘édifice fut pas mal de fois marqué par l’histoire via des remaniements, mais aussi de par les guerres mondiales, qui ont fait subir à l’église, des dommages considérables. Ce n’est qu’en 1 969 que l’église fut entièrement réparée des dommages des conflits, avec la pose de la nouvelle toiture. L‘intérieur de l’église est très particulier. En effet, elle possède deux nefs, avec un autel chacun. C‘est une chose assez particulière. L‘autre « bizarrerie » est l’emplacement du Grand’Orgue, ce dernier est situé à même le sol. C‘est assez surprenant. L‘église possède de beaux vitraux ainsi qu’un mobilier très intéressant. Nous allons pouvoir monter dans la tour, dont le clocher culmine à 50 mètres, qui elle, est datée de l’an 1 614. Dans la chambre des cloches, 5 dames nous sont observables, avec une histoire dont nous avons pas mal de détails. Avant de vous conter l’histoire de ces cloches, je tiens à remercier très chaleureusement Mme Namur, pour le prêt des archives que son papa avait alors pris soin de garder de son vivant, sans eux, il est clair que l’article aurait été bien moins fourni.
…La longue histoire des cloches…
…Sonnerie fondue en 1 768…
L‘histoire de cette imposante sonnerie nous remonte à l’an 1 768. En effet, 4 « Grosses » cloches furent alors fondues par le fondeur Rémois François Lecomte. La plus grosse des 4 fut ainsi nommée Marie, et pesait 3 100 kg. Sa seconde, Nicole, 2 200 kg, la troisième de 1 630 kg, fut quant à elle, nommée Louise. Enfin la petite dernière d’un poids de 1 360 kg, s’appelait Paule. De ces cloches, nous ne savons pas si une, ou plusieurs d’entre elles ont survécus à la Révolution Française, allant de 1 789 à 1 793, mais aux vues des poids des « nouvelles » cloches, ça pourrait être le cas. Selon les dires, cette sonnerie était la plus belle du diocèse, après celle de la cathédrale de Reims.
…Sonnerie fondue de 1 826 à 1 866…
Quoi qu’il en soit, la seconde sonnerie fut fondue en plusieurs phases, avec l’ajout d’une 5e cloche, d’un timbre, et la refonte d’une cloche. La plus grosse de ces nouvelles cloches pesait 3 270 kg, soit à peu près le même poids que sa prédécesseur, elle se nommait ainsi Marie-Anne, et fut fondue par Antoine Antoine et son beau frère Claude-François Loiseau en 1 826, comme toutes les autres cloches de cette même année dans la sonnerie. Son diamètre était de 180 cm. Sa seconde quant à elle, portait le nom de Françoise. D‘un poids de 5 000 livres, soit, 2 270 kg, elle avait un diamètre de 162 cm. Elle se fêla malheureusement en 1 862, et est remplacée en 1 865 par Louise, une cloche fondue dans les ateliers du fondeur Paul Drouot, de Douai. La troisième cloche de cet ancien ensemble campanaire se prénommait Charlotte. Elle pesait un poids de 1 730 kg. La quatrième s’appelait Marie-Augustine, elle pesait 1 500 kg, et son diamètre était de 133 cm. Lors de la refonte de cloche Françoise, la décision d’en ajouter une fut prise, cette cloche portera alors le nom de Marie et sera la plus petite cloche de volée, avec un poids de 1 150 kg. Fondue elle aussi chez Drouot, la cloche ne répondait pas aux exigences sonores du conseil de fabrique, elle sera refondue dans la foulée. Elle fut finalement livrée en 1 866. Enfin, n’oublions pas cette petite cloche de 186 kg, servant alors à sonner les tintements horaires. Elle fut fondue en 1 826. Les notes des cloches de volée en 1 865, étaient alors le La2, Si2, Do#3, Ré3 et le Mi3. Ces cloches furent d’après les archives, volée par les Allemands en 1 917. De ces cloches, ne reste qu’une photo de l’église en ruine, avec les cloches sur le point d’être emmenées par les soldats allemands..
…Voici ce que nous pouvions entendre en 1 866*…
Sonnerie fondue en 1 921
La décision de faire fondre de cloches fut prise. L‘intégralité de ces 5 nouvelles cloches furent fondues par le fondeur Parisiens Armand Blanchet 1 921. Une petite dernière a été ajoutée plus tardivement dans la sonnerie, puisqu’elle ne figure pas sur l’image de l’intégralité des cloches exposées avant la montée au clocher, mais est bien présente dans les relevés de l’époque. Toujours dans l’optique d’avoir une grosse sonnerie, les notes se révèlent alors globalement un peu plus hautes, avec des notes suivantes: Sib2, Do3, Ré3, Mib3 Fa3 et le Sol3, ça devait être magnifique à écouter. La plus grosse, Anna, pesait encore une fois dans les 3 tonnes (3 120 kg), la deuxième de 2 140 kg, porta comme nom Berthe. La troisième quant à elle, nommée Louise, pesa 1 470 kg. Aimée, La quatrième cloche pesait 1 200kg, la cinquième de 800 kg se nomma Pauline. Et enfin, la petite dernière d’un poids de 600kg, répondait au nom de Marie-Agnès. Malheureusement, les cloches furent emportées avec les bombardements de 1 940. De cette sonnerie, ne subsistes que quelques photos.
…Voici ce que nous pouvions entendre en 1 921*…
*Montages audios réalisés à l’aide des notes inscrites sur les archives.
Sonnerie actuelle, fondue en 1 962
La 4e sonnerie connue est celle encore en place de nos jours au sein du clocher. Celle-ci a perdu en poids, et en nombre de cloches, mais est bien plus harmonieuse que ses prédécesseurs. C‘est à la société savoyarde Paccard, mondialement connu à travers le monde pour la qualité de ces œuvres, que sera confiée cette commande de 5 nouvelles cloches dont la livraison était attendues en avril 1 962, délai tenu. Ce sont donc après 22 longues années que le clocher de Saint-Nicolas est de nouveau enclin à chanter pleinement pour les habitants de Rethel. Sur chacune des cloches, nous pouvons y lire le nom de leurs sœurs aujourd’hui disparues. Les notes des cloches qui la composent sont le La2, Do3, Ré3, Mi3 et le Sol3. Le bourdon Marie-Hélène, d’un diamètre de 178,8 cm, et un poids de 3 375 kg selon mes calculs, nous dit qu’elle sonne pour la réconciliation Franco-allemande, je trouve ça beau personnellement, compte tenu du nombre de fois que les Allemands on détruit ce lieu. Son parrain n’est autre que le président de l’époque du mouvement Allemand « PAX CHRISTI », Mgr Schrœffer. Sa marraine quant à elle est Mme Marie-Hélène Cardot. La seconde cloche, nommée Camille-Louise, pèse 2 035 kg. Elle s’est vu parrainée par L’association Des Amis De L’église Saint-Nicolas (Marraine), représentée par Mme Louise Heitz, et le conseil municipal (Parrain), représenté par Camille Lassaux. Son diamètre est de 149,6 cm. La troisième, d’un diamètre de 133,4 cm se prénomme Germaine. Son poids est calculé à 1 505 kg. Les parrains/marraines sont tous deux des représentants de l’action catholique général. Mr Henri Manteaux pour les hommes, Mme Germaine Degaigne pour les femmes. L‘avant-dernière a pour nom Madeleine. Son poids est de 1 010 kg, pour un diamètre de presque 1 20 cm (118,6). Son parrain est Mr Arthur Copin, et sa marraine, Mme Madeleine Lefebvre. Et enfin, la cinquième et dernière cloche, prénommée Suzanne, pèse un poids de 645 kg. Son diamètre est de 100,3 cm. Son parrain est Jacques Allart, représentant de la jeunesse masculine de la commune, et Mme Suzanne Namur comme Marraine. Représentante de la jeunesse féminine de la commune. Et justement, j’ai eu l’honneur de rencontrer Suzanne au sein de l’église, qui m’a conté de par ses souvenirs et avec fierté, le jour du baptême des cloches. Un grand moment pour elle, ainsi que pour la communauté. C‘est encore une fois grâce au prêt des documents que Suzanne garde précieusement, que j’ai eu la chance de vous réaliser un travail plus que complet! Certainement le plus détaillé depuis le début de mes reportages campanaires!
…Sonnerie Audible de nos jours…
…Photos des anciennes cloches…
…Les Photos…
…Extérieur…
…Intérieur…
…Les Cloches actuelles…
…Cloche 1…
Marie-Hélène
Diamètre 178,8 cm, Poids 3 375 kg, Fondue en 1 962 par Paccard, à Annecy-Le-Vieux, Chante le La2
…Cloche 2…
Camille-Louise
Diamètre 149,6 cm, poids 2 035 kg, Fondue en 1 962 par Paccard, à Annecy-Le-Vieux, Chante le Do3
…Cloche 3…
Germaine
Diamètre 133,4 cm, Poids 1 505 kg, Fondue en 1 962 par Paccard, à Annecy-Le-Vieux, Chante le Ré3
…Cloche 4…
Madeleine
Diamètre 118,6 cm, Poids 1 010 kg, Fondue en 1 962 par Paccard, à Annecy-Le-Vieux, Chante le Mi3
…Cloche 5…
Suzanne
Diamètre 100,3 cm, Poids 640 kg, Fondue en 1 962 par Paccard, à Annecy-Le-Vieux, Chante le Sol3
…La Vidéo (Présentation)…
…Mes Remerciements…
Je remercie très chaleureusement la municipalité de Rethel, pour le suivit rapide de ma demande de reportage sur les cloches de l’église Saint-Nicolas
Je tiens à remercie en particulier Mme A. Tonnelier, directrice des affaires générales au sein de la ville de Rethel, pour la mise en relation avec les personnes adéquates pour permettre la bonne marche de ce reportage. Je la remercie également d’avoir traité ma demande avec beaucoup de professionnalisme
Je remercie Mr Roggenstein, du service bâtiment à la commune de Rethel, pour sa grande disponibilité, ainsi que pour la visite du clocher, et des entrailles de l’impressionnante charpente de l’édifice.
Je remercie tout autant Mr R. Erhard, chargé à la communication pour la ville de Rethel, pour sa présence tout au long de cette belle visite.
Je remercie très généreusement Mme S.Namur, Paroissienne et marraine de la petite cloche de l’église, pour sa gentillesse, ainsi et surtout, pour la fourniture de tous les documents relatifs à l’histoire de la sonnerie qu’à abritée l’église.
Remerciement également à Mme M.Denis, alias « Marine.Denis-Photographie » sur Facebook, qui fut présente durant ce petit séjour champenois! Je vous invite à aller admirer son travail de photographe!