…Eglise Saint-Léonard…
« Un très rare fondeur Flamand en pays dunkerquois »
J‘ai l’immense plaisir de vous partager aujourd’hui, le patrimoine de l’église de Spycker. Ceci est ma toute première expédition de 2 024, et bien qu’il n’y ait qu’une seule cloche, celle-ci se révèle particulièrement intéressante. Avant toute chose, parlons un peu de cette petite bourgade. Spycker, aux portes de Dunkerque, semble vue du ciel, être un village relativement récent, mais il n’en est rien, ce village est connu depuis l’an 800, sous le nom de Spikere. Avec l’essore de la commune depuis les années 80, due à sa proximité avec Dunkerque, et les autoroutes, bon nombre de nouveaux habitants ont fait bâtir. De ce fait, c’est une commune qui ressemble à ce que l’on peut voir outre-Manche, avec beaucoup de lotissements. Du centre historique de la commune, il n’en reste quasiment rien, ce dernier ayant subi les foudres de la 2e guerre mondiale, l’église tout comme le centre fut en partie détruit par les Allemands en 1 940. L‘église du village fut l’une des premières de Flandre à se voir reconstruite intégralement, c’est en 1 954 qu’elle fut inaugurée. En lieu et place de cette église résolument plus moderne, s’en tenait une autre. L‘édifice du 15e siècle possédait 3 nefs, c’était alors vraisemblablement une Hallekerque Flamande. C‘est au 17e siècle qu’il fut décidé de n’en conserver qu’une (de nef). D‘après les photos de l’ancienne église, celle-ci était surmontée d’un clocher lézardé, un peu comme à Noordpeene, là où le clocher du XVIe siècle est encore en place. L‘intérieur est très spacieux mais tout de même assez atypique. Exit la disposition classique d’une longue nef, ici, tout est en largeur, un peu comme ce que nous trouvons dans les temples. Les signes et mobiliers religieux sont bien présents. Les larges vitraux que nous offre le bâtiment nous font baigner littéralement dans un océan de couleurs lorsque le soleil montre le bout de son nez. Enfin, reste visible au sein même de la nef, l’ancien coq qui veillait sur la population durant de nombreuses années. Après cette très longue introduction, je peux enfin vous parler de cette cloche assez unique. La cloche, nommée Marie-Thérèse a été fondue en 1 953. Elle date donc de la construction de la nouvelle église. Il semblerait, d’après les archives de la commune, que la cloche ait été fondue par un certain Robert Dias à Coudekerque-Branche. Je ne sais pas si je dois le qualifier de fondeur car n’ai jamais découvert de cloche de sa part, ni même entendu parler de cette personne dans le milieu des cloches. De plus, cette cloche possède des détails assez atypiques, avec de petites déformations et des petits défauts, mais rien de bien méchant en soi. Enfin, elle, ne possède aucun décor hormis ses inscriptions qui nous disent qu’elle « Ne sonne que l’amour ». Sa marraine est Mme Marie-Thérèse Dias, mais ça ne colle pas, puisque sur la cloche, c’est écrit « Madame Robert Dias ». Mais je vais me fier aux archives de la commune. Son parrain est Mr Parésys, curé de la paroisse. Elle fut bénite le 19 Novembre 1 953 par Monseigneur Devos. D‘un diamètre de 80 cm, elle pèse environ 295 kg. La cloche de l’ancienne église était datée de 1 598, elle était l’œuvre du fondeur officiant à Bergues, Marc De La Serre. Pour conclure, la cloche est très régulièrement entretenue, mais lors de mon passage, force est de constater que le baudrier (La partie en cuivre reliant le battant à la bélière) s’est fortement détendu, de ce fait, le battant frappe extrêmement bas dans la cloche, d’où le son pour le moins, assez désagréable. Ce souci sera très vite corrigé pour retrouver un son des plus joyeux!
…Les Photos…
…Extérieur…
…Intérieur…
…La Cloche…
…Cloche…
Marie-Thérèse
Diamètre 79,8 cm, Poids 295 kg, Fondue en 1 953 par R. Dias à Condekerque-Branche. Chante le La#3
…La Vidéo…
…Mes Remerciements…
Je tiens à remercier très chaleureusement Mr J-L. Goeblmoet, maire de Spycker ainsi que toute la municipalité de Spycker, pour les autorisations de montée et de reportage sur la cloche de l’église.
Je remercie également Mr O. Declerc, employé à la commune, pour sa disponibilité, l’ouverture du clocher, et sa présence à mes coté durant le reportage.